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LES FOSSETTES ET LA CICATRICE

by Empo

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1.
Ni East Coast ni West Coast, mon hip-hop est low cost Système D, mais toujours fidèle au poste Je mène la riposte face aux rappeurs qui s'engraissent S'ils sont Bruxelles, moi je suis la Grèce Booba, c'est quoi ça ? Y'a pas d'flow, ça rappe pas Les euros sont là mais le cerveau, on sait pas Le mec fait du cash, moi je clashe gratos J'ai l'potentiel même si j'ai pas l'matos Il s'fait appeler Duc et il a qu'à moitié raison J'termine pour lui et je l'appelle "ducon" Il s'croit le roi du game, il est le bouffon des majors J'compte jusqu'à trois, mais qui voilà ? c'est mon majeur J'suis indépendant, la liberté c'est bandant Plus que le fric de ce MC mou du gland Il utilise l'autotune comme d'autres le viagra J'fais p'têt pas d'thunes mais je t'emmène au nirvana Un PC et un MC Y'a que dans le micro que j'ai investi J'suis pas allé enregistrer à NYC Hip-hop low cost dans mon MIC Quand j'rappe dans mon salon, ma meuf trouve ça long Mais pour toi l'addition n'est pas salée, ça non ! Quand j'rappe dans mon salon, ma meuf trouve ça long Mais pour toi l'addition n'est pas salée, ça non ! C'est un rap underground forgé au quatrième étage Pour le voisinage, gazier, ça déménage Tu m'entends dans la cage d'escalier, sur ton palier Si l'rap est un échiquier, j'en suis le cavalier J'fais ma zik loin des médias, j'ai pas d'fiche Wikipedia T'as autant d'chances de m'voir sur MTV qu'sur Equidia C'qu'il faut pour les kids, y'a c'qu'il faut pour les ren-pa J'donne tout c'que j'ai, vas-y prends, ne m'le rends pas C'est gratuit ou presque, tu peux lâcher une pièce Quand je fais tourner le chapeau dans le public en liesse Empo sur le tempo, les inspecteurs des impôts Ne connaissent de moi que mon flow, y'a pas de blème-pro Un PC et un MC Y'a que dans le micro que j'ai investi J'suis pas allé enregistrer à NYC Hip-hop low cost dans mon MIC Mes potes me disent que je parle pas Mes mots je les cache sous le matelas Avare en paroles mais n'en doute pas J'en pense pas moins et j'rappe tout ça Au micro j'me dépense sans compter Sans compter, sans compter Sans compter, j'mets pas de son d'côté Sans compter, des rimes à volonté Les mecs savent rapper mais savent pas c'qu'ils disent Ils ont la technique mais pas l'expertise Moi j'ai la maîtrise, j'te raconte pas de bêtises Si tu paries sur moi, t'es sûr d'emporter la mise Alors vas-y, monte le son à fond, ça t'coûtera pas plus cher C'est du rap bio, low cost, halal, casher C'est la fin du morceau, est-ce que t'as compris ? Ma zik n'a pas de prix Un PC et un MC Y'a que dans le micro que j'ai investi J'suis pas allé enregistrer à NYC Hip-hop low cost dans mon MIC
2.
L'instru est jazzy, le flow est lazy Tire-toi une chaise et sers-toi une anisette T'prends pas la tête poulette On chille dans un survêt plein de trous d'boulettes Allume-toi une cigarette Respire un bon coup et le monde s'arrête De tourner, renverse le sablier Le temps s'écoule, faut le sublimer Avec des glaçons, la Kro du maçon C'est l'heure de l'apéro, gros, de l'eau, sans façon Farniente, caliente, en terrasse en été Refais le niveau, garçon, c'est ma tournée On fait durer le plaisir et la journée S'étire jusqu'après la nuit tombée On remet ça demain, OK La vie est cool quand on sait en profiter La vie est cool Quand on n'a rien à faire, ouais le temps s'écoule Sans qu'tu déboules Avec tes prises de tête qui me foutent les boules Deux MC sur le zinc On boit, on fume, on chille, on trinque Grimpent les degrés, un verre ou deux On s'abstient peu J'prends mes cliques et mes claques, on s'retrouve au bar J'troque ma vie et ses affres contre un verre d'Oban Le matin, m'dire « au taf », c'est me dire « au bagne » Donc quand vient l'heure de l'apéro, une pinte de Grim moi c'est mon Graal J'débarque en terrasse, c'est l'terreau où poussent les jolies fleurs Ça s'terre, ça s'met la race ou ça s'échine à jouer les jolis cœurs Trois pintes au compteur quand viennent les shots de toutes sortes de liqueurs Quand viennent les hauts-le-cœur, nouvelle tournée donc on s'dit « haut les cœurs » Dans le bar, des hommes que l'alcool a hébétés Jettent des regards noirs en bons bagarreurs entêtés Guettent les intrus qui sur leurs terres viennent empiéter Distraits par les charmes des Parisiennes en été Un dernier verre ? On n'a qu'une vie ! Et puis j'navigue à vue entre deux verres de Lagavulin On est en partance pour une île Celle d'Islay, en terre tourbée, c'est ma tournée de Caol Ila, cheers ! La vie est cool Quand on n'a rien à faire, ouais le temps s'écoule Sans qu'tu déboules Avec tes prises de tête qui nous foutent les boules Deux MC sur le zinc On boit, on fume, on chille, on trinque Grimpent les degrés, un verre ou deux On s'abstient peu Qu'est-ce t'as prévu today ? Rien ! C'est parfait, je pensais refaire le monde à peu d'frais Qu'est-ce t'as prévu demain ? Toujours rien ! Ça tombe bien, j'ai plein de pages blanches dans mon calepin Tu peux m'poser un lapin, j'irai boire un galopin Ou peut-être une pinte de Chimay dans le bar du coin J'regarderai passer les filles, dans la rue la vie défile Et me glisse dessus, j'en attends rien, j'serai pas déçu J'ai deux amis, le beat, la rime Et une plume pour les marier à la terrasse d'un vieux rade un peu cheap Le jour se couche sur Belleville Et le rosé fait son effet, surtout bien frais, sur l'inspi J'ai encore trop procrastiné, pas obstiné et pas moins abstenu Et je m'absous de mes péchés en prêchant l'Absolut Ça s'finira dans l'aigu bruit De deux pintes qui trinquent, deux MC sur le zinc La vie est cool Quand on n'a rien à faire, ouais le temps s'écoule Sans qu'tu déboules Avec tes prises de tête qui nous foutent les boules Deux MC sur le zinc On boit, on fume, on chille, on trinque Grimpent les degrés, un verre ou deux On s'abstient peu
3.
Mon Azil 03:26
Il y a ton rire, mon talisman, ton sourire Mona Lisa Tes soupirs, mes alizés, ouais mon asile, c'est toi Tes rives sont l'Andalousie d'un Élysée sans jalousie Ô mon île, mon asile Quand ça va pas, je me réfugie dans tes bras Et quand ça va, je me faufile dans tes draps Il y a tes yeux qui veillent sur moi, les cieux qui n'y croient pas Ô mon île, mon asile Je suis dans une coquille de noix, le vent souffle autour de moi Tu lui intimes de se taire d'un claquement de doigts La mer gronde et me rejette sur la plage où tu me guettes Ô mon île, mon asile Quand je me noie, tu m'apportes de l'oxygène Quand je te vois, d'un coup j'oublie toutes mes peines Il y a ta voix, mon Lexomil, et ta joie où je m'exile Ô mon île, mon asile Il y a ton rire, mon talisman, ton sourire Mona Lisa Tes soupirs, mes alizés, ouais mon asile, c'est toi Tes rives sont l'Andalousie d'un Élysée sans jalousie Ô mon île, mon asile Il y a ton rire, mon talisman, ton sourire Mona Lisa Tes soupirs, mes alizés, ouais mon asile, c'est toi Tes rives sont l'Andalousie d'un Élysée sans jalousie Ô mon île, mon asile Quand ça va pas, je me réfugie dans tes bras Et quand ça va, je me faufile dans tes draps Il y a tes yeux qui veillent sur moi, les cieux qui n'y croient pas Ô mon île, mon asile
4.
Né dans la douleur, rouge sang était ma couleur Un mètre de neige dehors, la nuit enveloppe le décor Combien de clochards morts ? Leur barque s'éloigne tandis que j'arrive à bon port Pas pressé de me frotter à la froideur de l'hiver J'serais bien resté un peu plus dans le ventre de ma mère Dehors, y'a d'l'amour, y'a d'la joie, à quoi ça sert ? On sait bien que tout ça se terminera au cimetière Les forceps ont laissé leurs cicatrices Depuis lors mon existence est comme une catharsis Conscient de ceux qui partent, heureux de ceux viennent Y'a des morts naturelles et y'a des césariennes Marqué par la camarde dès le premier jour mais La vie a déposé sur mes joues en guise de gourmette Un porte-bonheur gravé dans un sourire complice J'ai les fossettes et la cicatrice On rit, on rit mais on n'oublie pas les amis On rit, on rit mais on n'oublie pas les amis On rit, on rit mais on n'oublie pas les amis Partis trop tôt Enfant autiste, adulte réaliste La faucheuse, je le sais, a noté mon nom sur sa liste Fataliste, j'assiste impuissant au tour de piste Des anges, des démons, farandole sataniste Ça t'attriste, mais la vie c'est comme un prisme Rempli de souvenirs qui scintillent et s'assombrissent Ça bruisse de rires qui fusent, de pneus qui crissent J'ai les fossettes et la cicatrice Les fossettes et la cicatrice... Sinistre aède inspiré par Hadès J'aspire à la liesse, c'est un paradoxe Si tu pars à Dax, c'est en vacances ou en désintox Entre la peine et la joie, éternel équinoxe J'écris des hymnes à l'amour, je crache des odes à la mort Quand je mets les voiles, je vois des hommes à la mer Et quand je m'élève, je vois les âmes à l'envers Côté pile des papillons, côté face des vers Et quand un gosse voit l'jour, j'vois l'soir de l'humanité Le compte à rebours qui ne fait que s'accélérer Ses maxillaires, bulldozers qui avalent ce que la Terre Peut nous donner, la fin nous pend au nez Nous on lui rit au nez, on danse sur Rihanna On réalise nos rêves, on réanime la sève La joie éclate sur nos joues écarlates Sur nos stigmates et nos zygomatiques On rit, on rit mais on n'oublie pas les amis On rit, on rit mais on n'oublie pas les amis On rit, on rit mais on n'oublie pas les amis Partis trop tôt On rit, on rit mais on n'oublie pas les amis Partis trop tôt, je pense à Tiphaine et Hugo Les potos, on a profité de chaque jour Je pense à ceux qui restent et je leur dis tout mon amour J'ai pas les mots pour exprimer c'que je ressens J'ai pas le cran pour faire face aux sentiments Tout ce que j'ai, ce sont ces creux sur ma peau lisse Ouais les fossettes et la cicatrice Les fossettes et la cicatrice...
5.
Kamikazes 04:17
Manger, manger, manger... Consommer, consommer, consommer... Je consomme, tu consommes On consomme plus que ce qu'on sème C'est notre glas qu'on sonne En somme, le futur se consume Je consomme, tu consommes On consomme plus que ce qu'on sème C'est notre sort qu'on scelle Ensemble, ton futur me concerne Tu le sais, la Terre n'est pas infinie C'est un fait, on gâche le peu qu'on produit Ça t'effraie, modère ton appétit Et petit à petit nous ferons reculer la nuit Tu le sais, on brûle notre énergie C'est un fait, personne ne réagit Ça t'effraie, le retour à la bougie C'est pour demain si l'on ne fait rien aujourd'hui Peuple de kamikazes Quand le capitalisme édicte ses oukazes On consomme ce qui manquera demain On creuse notre tombe une pelle dans chaque main Peuple d'anthropophages Quand le capitalisme inflige ses outrages On consomme ce qui manque à nos frères On cannibalise l'humanité entière Capital cannibale, katibas de kamikazes L'hécatombe est apicole, jusqu'ici tout va mal Aujourd'hui les abeilles, demain ce sera pareil Pour l'espèce humaine, quand c'est qu'on se réveille ? Ça fait longtemps qu'on sait ce qui nous attend Mais qu'on continue de dîner à la table de Satan Santé Monsanto, on trinque un verre de Gaucho à la main Jusqu'ici tout va bien La gueule de bois, c'est seulement pour demain En attendant allons nous coucher le ventre plein Finis ton assiette, y'a des enfants qui meurent de faim Ça changera pas l'problème, faut juste que t'achètes moins Si on consommait tous comme un Américain moyen Faudrait plusieurs planètes, tu le sais bien Tu y penses puis ça passe, ton destin te dépasse La fin de l'homo sapiens ou le festin des rapaces Peuple de kamikazes Quand le capitalisme édicte ses oukazes On consomme ce qui manquera demain On creuse notre tombe une pelle dans chaque main Peuple d'anthropophages Quand le capitalisme inflige ses outrages On consomme ce qui manque à nos frères On cannibalise l'humanité entière Les écrans de télévision, les marques et les médias Nous tapent la réclame pour un plaisir immédiat Sans délai, sans entrave, sans modération Sans garantie non plus qu'ça durera plus qu'une saison Ouais faut profiter puisqu'on va tous crever Puisqu'on va droit dans l'mur, le nez rivé à nos brevets Objets connectés, minerais du sang On sème la guerre, on récolte le coltan Révoltants sont les arguments du volcan Nucléaire, en un éclair tout s'envole quand Tchernobyl et Fukushima soufflent sur leurs schémas On sonne l'alarme et on replonge dans le coma C'est comme ça, écoute ça, tu comprendras mon coup d'sang Le jour où ton gamin viendra au monde avec un bout d'sein Sur le front et trois doigts à chaque main Allez j'enchaîne sur le refrain Peuple de kamikazes Quand le capitalisme édicte ses oukazes On consomme ce qui manquera demain On creuse notre tombe une pelle dans chaque main Peuple d'anthropophages Quand le capitalisme inflige ses outrages On consomme ce qui manque à nos frères On cannibalise l'humanité entière Mais ça fait longtemps qu'on sait ce qui nous attend Mais qu'on continue de dîner à la table de Satan Serviettes en satin pour s'essuyer les mains On pense pas à demain parce que demain c'est loin
6.
Morceau après morceau, écoute-moi collègue Rime après rime, sais-tu ce que je lègue ? Pas un monument du rap, ni une profession de foi C'que tu entends, c'est mon testament, crois-moi ! Y'a tout là-d'dans, mes peines et mes joies Des sommets de nirvana et des plaines élégiaques Du haut de ce catafalque, trente ans me contemplent Si la vie est sacrée, alors mon rap est son temple A l'approche de la deadline, je multiplie les punchlines Et sur ma pierre tombale, épuré sera le design Pas besoin de long discours, j'préfère un 33-tours J'ai composé ce texte spécifiquement pour ce jour Donc si les toxines m'oxydent ou qu'un accident m'occit Ne cherchez pas de maxime, tout est dans mon maxi Les paroles sont volatiles, paraît-il Certains gravent le marbre, moi je grave le vinyle Si j'écris des chansons, c'est pas pour tuer le temps Mais pour lui donner vie, mec/meuf, ces mots-là sont urgents J'perds un peu d'souffle à chaque taffe Les jours partent en fumée, donc j'rappe mon épitaphe J'écris pour me sentir vivant Je crée pour chasser les tourments Tu pries, moi je n'suis pas croyant J'ai pas le temps de courir après le firmament Faut qu'je noircisse des pages avant qu'ça tourne à l'orage Faut qu'je déverse ma rage de prendre tous les jours de l'âge Je mets du cœur à l'ouvrage, avoue : ça serait dommage De passer l'arme à gauche avant la fin du mixage Taraudé par ce maraud qu'est le temps, j'laisse aux perroquets Le karaoké, sache que mon dernier hoquet Sera 100 % maison, rengaine tes citations J'maîtrise la bande-son jusqu'à mon inhumation Donc si un sale crabe me crève ou qu'un AVC m'achève Que l'oraison soit brève, ma zik prendra la relève Les paroles sont volatiles, paraît-il Certains gravent le marbre, moi je grave le vinyle Si j'écris des chansons, c'est pas pour tuer le temps Mais pour lui donner vie, mec/meuf, ces mots-là sont urgents J'perds un peu d'souffle à chaque taffe Les jours partent en fumée, donc j'rappe mon épitaphe J'rappe mon épitaphe, j'rappe mon épitaphe Je grave le vinyle, j'rappe mon épitaphe J'rappe mon épitaphe, j'rappe mon épitaphe Si la vie est sacrée, alors mon rap est son temple Quand j'bosse pour mon patron, je perds mon temps Elever des morpions, ce serait perdre mon temps Quand j'mate la télévision, c'est pour Yves Montand Quand j'grave le microsillon, là je suis content Trop d'choses à dire avant le dernier soupir Trop d'projets d'avenir que j'n'aurai pas l'temps d'finir T'as qu'à t'offrir mon skeud pour le souvenir D'un MC condamné à rapper comme il respire Eh yo croque-mort ! pose ta pelle j'en ai encore Sous la semelle, éternelle sera ma ritournelle Mon flow résonnera toujours quand viendra ton tour Et se mêlera aux cris déchirants des vautours Donc si ma conso me consume ou qu'une massue m'assomme Je veux bien qu'on exhume ma prose, écoute-moi bonhomme ! Les paroles sont volatiles, paraît-il Certains gravent le marbre, moi je grave le vinyle Si j'écris des chansons, c'est pas pour tuer le temps Mais pour lui donner vie, mec/meuf, ces mots-là sont urgents J'perds un peu d'souffle à chaque taffe Les jours partent en fumée, donc j'rappe mon épitaphe
7.
Diffamation 04:39
J'commence par une bévue, je le dis haut et fort La France est en garde à vue, arrête-moi si j'ai tort Arrête-moi si tu penses qu'il ne faut pas dire ce genre de choses Car aujourd'hui en France, c'est l'état de psychose Non il n'y a pas de micro planqué dans mon studio Le truc à la mode, c'est la surveillance vidéo Caméras partout, justice nulle part Prison à ciel ouvert, vision de cauchemar Surveiller et punir, Foucault peut nous prévenir Big Brother, son empire ne cesse de s'agrandir Des yeux et des oreilles sont à l'affût de nos gestes et "Sarkozy je te vois", c'est un crime de lèse-majesté Triste époque, on appelle à la délation On place des mouchards dans les administrations Pour ne pas être complice de cette situation Je prends le parti de la diffamation Diffamation, diffamation Caricature de liberté d'expression Diffamation, diffamation Sarkozy je te vois, casse-toi pauv' con Diffamation, diffamation Dire c'qu'on pense ou jouer la provocation Diffamation, diffamation Paris-Vichy, t'as vu la connexion J'continue sur ma lancée, j'assume mes propos Cet Etat policier nous rend paranos On n'a rien à s'reprocher, mais quand on voit les condés On change de trottoir, une bavure est si vite arrivée Contrôle au faciès, fouille au corps arbitraire Nos cow-boys sont soutenus par des lois sécuritaires Sirènes et gyrophares à chaque coin d'rue Mains sur le capot, menottes, garde à vue Ouais ils quadrillent les villes, dans les manifs, flics en civil Taser et flashball, ils ont la gâchette facile Sur toute la société, présomption d'culpabilité "Sarkozy je te vois", offense à l'autorité Triste époque, on incite à la soumission On organise le fichage de la population Au risque d'être victime de cette situation Je prends le parti de la diffamation Diffamation, diffamation Caricature de liberté d'expression Diffamation, diffamation Hollande je te vois, casse-toi pauv' con Diffamation, diffamation Dire c'qu'on pense ou jouer la provocation Diffamation, diffamation Paris-Vichy, t'as vu la connexion J'termine sur un couplet teinté d'indignation Leur chasse à l'immigré fait honte à la nation La patrie des droits de l'homme, tu l'aimes ou tu la quittes Nouvelle devise sur les frontons d'leur République Ouais on sépare des familles, on remplit des charters On traque dans les cités, on drague les excités De l'extrême droite et on retrouve par terre Inanimée notre belle fraternité Travailleurs immigrés, étudiants étrangers Roms sédentarisés, tous dans l'même panier Le panier à salade si t'as pas ta carte d'identité "Sarkozy je te vois", délit d'solidarité Triste époque, on encourage la suspicion On enferme des innocents dans des camps de rétention Par devoir de critique de cette situation Je prends le parti de la diffamation Diffamation, diffamation Caricature de liberté d'expression Diffamation, diffamation Macron je te vois, casse-toi pauv' con Diffamation, diffamation Dire c'qu'on pense ou jouer la provocation Diffamation, diffamation Paris-Vichy, t'as vu la connexion
8.
Changement d'peau pour l'rappeur qu'on appelle Empo Si t'aimes pas les poèmes, pose-toi devant la scène Ecoute ce son sale, laisse-le emplir la salle Sens-le suinter sur les murs, s'immiscer dans les fissures J'largue du lourd, ma langue n'est pas de velours L'élégance est une valeur que je délègue aux slameurs Pose ton cerveau, t'en as pas besoin pour ce morceau Quand ton crâne bat la mesure, c'est pas Mozart qui assure J'assomme le métronome, il s'en remettra, t'inquiète pas bonhomme Mon dogme, c'est la maîtrise des phases qui électrisent Empo au micro, effet larsen dans ta sono Quand j'assène mes assonances, obscènes sont mes nuisances Tapage et dérapages, depuis quand le rap est sage ? Mes sons, c'est du rapiéçage, mes rimes sont des hyènes en cage Bois sans modération ma potion, attention Ma scansion arrache, mon rap laisse des taches C'est un bon rap qui tache, un hip-hop qui arrache Ça râpe les tympans quand au micro je me lâche C'est un bon rap qui tache, un hip-hop qui arrache Ça tape sur l'crâne quand mes mots deviennent trash J'viens éclairer ton plafond, remuer tes bas-fonds Fous le volume à fond, c'est pas du balafon J'viens éclairer ton plafond, remuer tes bas-fonds Secoue ton carafon, ton cou de girafon Ecoute ma voix et monte le son, tu sais pas c'qu'est le rap, tu veux une leçon T'as misé sur le mauvais canasson, on va t'plumer jusqu'à ton caleçon J'trousse les rimes sans déli-tesse-ca, les mots sont des soubrettes, je suis DSK Bourrin comme un joueur du CSKA, endurant comme un husky d'Alaska Mais c'est un hip-hop au top pour les hippopotames Ça fait bouger les popotins des très grosses dames Lève ton Zippo copain, quand le micro s'enflamme Empo sur le tempo, yo ! et bientôt sur ta femme J'fais pas dans la dentelle ni dans le siliconé J'ai tété au mamelles d'un boom-bap de gros bonnet J'suis né pour importuner les MC's autotunés Le rap old school n'a pas fini de t'étonner C'est un bon rap qui tache, un hip-hop qui arrache Ça râpe les tympans quand au micro je me lâche C'est un bon rap qui tache, un hip-hop qui arrache Ça tape sur l'crâne quand mes mots deviennent trash Mon premier maxi s'appelait "Potentiel" Pour ce morceau je garde la potence et j'vire le ciel J't'apporterai pas la lumière au bout du tunnel, non Juste une étincelle qui danse devant tes prunelles Ouais ça brille comme la robe d'un muscat de Lunel C'est pas du rap de lune de miel, c'est du Jack Daniel's Ça titille tes oreilles, ça tortille tes orteils Ça pétille, ça frétille, ça torpille ton sommeil Rap d'insomniaque qui réveille les instincts démoniaques Esprit frappeur, ça tape comme le cognac Rimes spiritueuses sur une instru mortelle Les décibels s'emballent quand le beat martèle Sortis de mon larynx, mes lyrics sont la cause De delirium tremens, élixir anti-sclérose Ouais ça fait bouger les crânes sur leurs attaches C'est un hip-hop qui arrache, un bon rap qui tache C'est un bon rap qui tache, un hip-hop qui arrache Ça râpe les tympans quand au micro je me lâche C'est un bon rap qui tache, un hip-hop qui arrache Ça tape sur l'crâne quand mes mots deviennent trash

about

Paris, 2018. S'il s'inscrit dans la continuité de l'EP « Potentiel », avec une large place laissée aux samples de jazz et un esprit boom-bap affirmé, le premier album d'Empo creuse une veine plus personnelle, marquée par la conscience de la finitude des choses, l'envie de profiter simplement de la vie et l'urgence de dénoncer ce qui menace notre humanité.

credits

released September 20, 2018

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Empo Montpellier, France

MC, slameur et beatmaker influencé par le rap des années 90. Ni East Coast ni West Coast, hip-hop low cost.

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